Sur les pas des agriculteurs

Sociologie

 

Pourquoi un volet sociologique ?
Suite à des entretiens préliminaires, le constat a été fait qu’une majorité de la communauté agricole interrogée est réticente à l’installation de systèmes de traitement. Les raisons invoquées sont notamment le prix d’installation et de fonctionnement, une réglementation non encore contraignante ainsi que des changements d’usages difficiles à mettre en place. Ce volet « sciences sociales » a donc pour but d’accompagner le développement du projet pour une meilleure appropriation par les acteurs du monde agricole.

Connaître les acteurs de life-Phytobarre
Pendant trois ans, les différents acteurs du projet (agriculteurs, station expérimentale et lycée agricole) seront suivis par un sociologue et une équipe de documentaristes d’Aix-Marseille Université (LESA)

Comment sera reçue cette innovation dans le monde agricole?
Quelles seront les conséquences, directes ou non, sur l’activité de ces acteurs? L’équipe analysera également les éléments de discours et de pratiques qui seront en lien avec des préoccupations environnementales telles que la préservation de la ressource en eau, la pollution des sols ou bien la santé au travail.

Quelle insertion territoriale pour le projet ?
Sur la base d’entretiens avec, cette fois-ci, des acteurs institutionnels, le sociologue s’intéressera à l’environnement territorial dans lequel s’insère le projet. L’objectif ? Définir les meilleures conditions de portage, à la fois technique et politique, pour la phase développement d’après projet.

Une diffusion plus large
Dans le but d’élargir la cible, le volet sociologique prévoit une série de rencontres auprès d’un public de scolaires, d’administrations, d’élus et de riverains. Ces espaces d’échanges, sous forme, entre autres, de tables rondes et d’interviews, seront aménagés afin de discuter de la pertinence et de l’utilité de ce projet dans le cadre de la préservation des territoires et de l’environnement.

 

Mathieu Leborgne – Sociologue indépendant et chercheur associé au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie d’Aix-en-Provence

RÉSULTATS:

  • La réception sociale de l’innovation, enquête préliminaire

Dans l’approche sociale de la réception de l’innovation, il s’agit ici de se focaliser sur le groupe cible constitué des agriculteurs qui ont accepté d’être acteurs à part entière de la démarche : outre l’analyse de leur motivation , il s’agit de situer leur positionnement dans une trajectoire de pratique professionnelle. Ces trajectoires vont ainsi être impactées par l’innovation : quels sont les ressorts de ces évolutions en germe dans les éventuelles modifications des pratiques ? Les préoccupations environnementales, de santé au travail, plus largement de santé publique ?

rapport téléchargeable: Enquête sociale démarrage LIFEPHYTOBARRE

 

  • Le procédé PHYTOBARRE et les représentations sociales de la communauté agricole, premiers éléments de réflexion

Le procédé PHYTOBARRE incarne d’abord une innovation technique, mais constitue aussi le support potentiel d’un discours plus général sur les rapports de l’homme à l’environnement. Dans ce travail sociologique, focalisé sur le monde agricole, il s’agit d’appréhender le contexte des usages concernant les produits phytopharmaceutiques au niveau local et national. Il s’agit également de replacer le procédé PHYTOBARRE  vis à vis des représentations sociales au sein de la communauté agricole.

rapport téléchargeable: A propos des modèles agricoles et de leurs effets

 

  • La communauté agricole face à son devoir productif sous contrainte environnementale
    et
    Sur quelques indicateurs de diffusion de l’innovation et la mise en public de l’innovation

Il est abordé ici, de manière plus ciblée, la réglementation de 2006, arrêté interministériel donnant notamment obligation pour les agriculteurs de s’équiper de systèmes de rinçage des appareils de traitement et de traitement des effluents ou, si ce n’est pas le cas, de pratiquer le rinçage à la parcelle.
Il a été vu, dans les rapports précédents, la difficile applicabilité de ce texte. Ce rapport revient sur la manière dont les administrations en charge des contrôles peinent à remplir leur mission (par manque de moyens, par stratégie vis-à-vis d’un monde agricole « pas encore prêt »,…).
Une des voies récentes qui s’ouvre aujourd’hui, pour pallier ces faiblesses règlementaires et administratives, est ce qu’on pourrait appeler « la stratégie des labels » ou la politique incitative. L’approche coercitive ayant montré ses limites, l’administration, en lien avec certains labels ou certaines démarches qualité (de type Global Gap, Haute Valeur Environnementale, …), commence à changer de stratégie : l’obtention de subventions, en général, devient de plus en plus inféodée au fait d’être équipé de système de traitement, y compris si la demande de subvention concerne un domaine qui n’est pas en lien direct avec la question du traitement des effluents.

Cette voie récente constitue ainsi un des nouveaux leviers administratifs pour accompagner le monde agricole dans sa mutation vers une éco-responsabilité dans ses pratiques. L’avenir proche nous dira si cette approche se révèle efficace. C’est une des thématiques abordées dans les réunions publiques.

rapports téléchargeables:

La communauté agricole face à son devoir productif sous contrainte environnementale

Sur quelques indicateurs de diffusion de l’innovation et la mise en public de l’innovation